L’indignité: Le choix intime du Parti Progressiste Martiniquais

 L’indignité: Le choix intime du Parti Progressiste Martiniquais

Lettre de C. DUHAMEL, Vice-Présidente du M.I.R. Au Maire de Fort de France

MONSIEUR LE MAIRE DE FORT-DE-FRANCE POURQUOI DEFENDRE L’UKRAINE MAIS PAS VOLKAN, LULU, DALSIM…

Aujourd’hui,

Les Martiniquais et Martiniquaises revendiquent le respect de leur dignité humaine bafouée depuis des siècles par l’Etat Français.

Aujourd’hui,

La conscience des hommes et des femmes de la Martinique s’élève et nous éclaire sur la manipulation dont nous avons été victimes à travers le processus de créolisation qui est un élément constitutif des crimes que sont la traite négrière et l’esclavage.

Aujourd’hui,

L’heure de la Vérité a sonné. Et c’est aujourd’hui que monsieur Didier LAGUERRE, à la faveur du Festival Culturel de la Ville de Fort-de-France, confirme le choix intime du PPM. Le choix de l’Indignité. Voici un extrait de ses propos publiés dans l’éditorial du programme du 51e festival culturel de Fort-de-France : « … Le festival convie notre solidarité à ‘‘ouvrir fenêtre’’ pendant une semaine sur l’Ukraine opprimée. Concomitamment, entre poétique et émotions, la richesse des imaginaires créoles, des pensées insulaires et archipélagiques (Japon, Trinidad, Haïti, Guadeloupe, Martinique) au contact de celles d’Europe et d’Afrique, interagiront en terre Martiniquaise… »

Monsieur Didier LAGUERRE veut donc « Ouvrir fenêtre » « sur l’Ukraine opprimée ». Mais il ne dit un seul mot en faveur des Martiniquais et des Martiniquaises injustement emprisonnés parce qu’ils se battent contre l’injustice de la société Française. Il reste et est toujours resté taisant face à un ordre sociétal français qui n’a jamais cessé de nous mépriser, de nous opprimer, de nous dénier notre humanité.

Épi’w ka défann Ukraine mé’w pa ka défann Volkan ? Wu pa ka défann Lulu ? Wu pa ka défann Dalsim ?

Didier LAG UERRE veut donc « ouvrir fenêtre » « sur l’Ukraine opprimée », alors que c’est luimême qui a porté plainte contre les Martiniquaises et les Martiniquais qui ont réagi (face à la défaillance des élus) contre l’oppression de l’Etat français en faisant tomber les statues érigées en Martinique en l’honneur des racistes et esclavagistes. Monsieur Didier LAGUERRE veut donc « ouvrir fenêtre » « sur l’Ukraine opprimée », alors qu’il n’a jamais contesté ni dénoncé le sort réservé aux résidents et ressortissants des pays africains à qui les autorités ukrainiennes ont refusé le passage de la frontière et qui ont été refoulés vers les zones de guerre.

Épi’w ka défann Ukraine mé’w pa ka défann Volkan ? Wu pa ka défann Lulu ? Wu pa ka défann Dalsim ?

Quelle est donc la raison de cet élan de solidarité du Maire de Fort-de-France envers l’Ukraine, précisément au moment où nous sommes de plus en plus déterminés à lutter contre l’Injustice et l’oppression de l’ordre colonial français sans qu’il ne nous accorde le moindre soutien ? Cet appel à la solidarité avec l’Ukraine est en réalité un gage donné à l’Etat français au regard de la montée de la contestation de l’ordre créole en Martinique. Le gage que le parti politique de Monsieur Didier LAGUERRE maintient son choix de demeurer sous l’ordre hiérarchique colonial de la France. Son appel à la solidarité avec l’Ukraine est, d’une part, un aveu de soumission au système créole et d’autre part, le désaveu de la lutte que mènent les Martiniquaises et Martiniquais pour le respect de notre dignité humaine, de notre humanité.

Que signifie tout cela ?

Que les propos du Maire de Fort-de-France démontrent qu’aujourd’hui il n’est plus possible pour le PPM d’avancer avec les masques trompeurs de l’assimilation ou de l’autonomie, qu’il prétend présenter comme des voies porteuses de justice et de résistance, alors qu’ils sont au service de l’Injustice et de la soumission au système créole. Aujourd’hui, la puissance de l’énergie qui anime les Martiniquaises et les Martiniquais qui défendent leur humanité ne permet plus au PPM de cacher son allégeance à l’oppresseur.

Les dirigeants du PPM sont obligés de dévoiler leur véritable choix identitaire. Le choix du Nègre créole. Choix que confirme Monsieur Didier LAGUERRE en faisant l’apologie des « imaginaires créoles : « Concomitamment, entre poétique et émotions, la richesse des imaginaires créoles, des pensées insulaires et archipélagiques (Japon, Trinidad, Haïti, Guadeloupe, Martinique) au contact de celles d’Europe et d’Afrique, interagiront en terre Martiniquaise… »

Et qu’est-ce qu’un Nègre créole ?

Le créole est le colon blanc esclavagiste né dans les colonies. Mais le Nègre créole ? C’est le Nègre qui a adopté les goûts et les habitudes du colon.

Un Nègre créole est un Nègre qui valide la société du colon c’est-à-dire la société française où les Blancs(ches) sont décrétés supérieurs et les Noirs(res) inférieurs.

Un Nègre créole est un Nègre qui accepte comme prétendument juste l’ordre créole injuste c’est à dire l’ordre du colon, l’ordre esclavagiste, l’ordre de la hiérarchisation et de la chosification des êtres vivants.

La réaction du Maire de Fort-de-France au sujet de la destruction des statues à la gloire des colons esclavagistes en Martinique illustre bien le choix créole du PPM. Le crime pour le Nègre créole n’est pas la présence de ces statues mais le fait que des Nègres qui s’opposent à cette vision créole les détruisent. « La forme n’est pas la bonne, ce n’est pas la bonne méthode » disent ils hypocritement. Derrière ces arguments fallacieux de « bonne forme ou méthode » se cache le mensonge hypocrite d’une adhésion totale à ce système où l’on impose aux Nègres d’honorer les figures de leurs oppresseurs. Mise en miroir perverse d’un ordre des valeurs inversées.

Si c’est la forme ou encore la méthode qui pose problème, pourquoi plus de soixante-dix ans d’immobilisme du PPM ? Pourquoi aucun Maire de Fort-de-France n’a-t-il pas jugé utile d’engager les procédures nécessaires pour que disparaissent ces statues apologétiques de l’esclavage alors que le dernier en date, Monsieur Didier LAGUERRE, s’est précipité en bon Nègre créole pour porter plainte contre les valeureux Nègres et valeureuses Négresses qui ont fait tomber ces statues ?

Quelles valeurs Monsieur Didier LAGUERRE prétendait-il défendre ? Hors celles de l’ordre créole esclavagiste, on voit mal qu’elles pouvaient être ses motivations. En effet, cette plainte ne peut être fondée que sur les valeurs créoles à savoir : soumission, renoncement à soi, négation de son identité humaine au profit d’une identité fictive d’un représentant de l’Etat français et de ses idéaux suprématistes.

Ce choix de valeurs créoles Monsieur Serge LETCHIMY l’a également clairement manifesté quand, pour protéger la porte du tricentenaire érigée à l’entrée du Parc Aimé Césaire à la gloire de la colonisation, il n’a pas hésité à livrer aux forces de la répression coloniale des Martiniquaises et des Martiniquais qui ont choisi de refuser ce mépris que symbolise la présence de cette porte.

Les élus supposés représenter les Martiniquais et les Martiniquaises se font les agents des basses besognes de la répression de l’Etat colonial.

Epi sé Ukraine yo ka défann !

Les explications puériles, selon lesquelles la fresque de Koko René-Corail représentant des jets de pierres en direction de cette porte suffirait à réparer l’injure, relèvent du grotesque et de l’absurde. Si une fresque devait signifier une réponse à ce mépris ce serait celle qui reproduirait un fait réel, historique c’est-à-dire la scène (véridique) où des Martiniquais et des Martiniquaises l’ont fait tomber. Cette fresque ne pourrait être réalisée qu’une fois cette porte de la honte enlevée du paysage foyalais. Si nos ancêtres s’étaient contentés de peindre leur colère et leur refus de l’Injustice nous serions encore sous le joug de l’esclavage.

S’il n’y avait eu que des Nègres créoles nous serions aujourd’hui encore sous le fouet du colon.

C’est parce que des Nègres et des Négresses se sont opposés de manière concrète, et non à travers des fresques, à la société créole que les colons ont été contraints d’alléger l’esclavage qu’ils ont toujours voulu éternel. C’est parce que des Nègres et des Négresses se sont révoltés contre les créoles que nous avons pu obtenir un petit coin de confort, un semblant de liberté. Ces Nègres et ces Négresses qui ont refusé les valeurs créoles qui faisaient d’eux des esclaves ont cependant été trahis par d’autres Nègres et Négresses qui, comme de nombreux élus d’aujourd’hui, prônaient la soumission à l’ordre établi. Le Nègre mawon était en effet dénoncé auprès du prétendu maître par le Nègre créole qui avait le souci, comme nos élus d’aujourd’hui, de veiller au maintien de l’ordre établi par le colon.

Comme le Maire de Fort-de-France l’a fait auprès du procureur contre ceux et celles qui ont fait tomber les statues de nos bourreaux, comme Monsieur Serge LETCHIMY l’a fait pour protéger la porte du tricentenaire, les Nègres créoles de l’époque de l’esclavage portaient plainte auprès du soi-disant Maître blanc contre ceux qui enfreignaient l’ordre esclavagiste. Les Nègres créoles à l’époque de l’esclavage pensaient que le marronnage, la rébellion ou encore le fait de jouer au tambour quand ledit maître l’interdisait n’étaient pas la « bonne méthode » pour se libérer de l’esclavage et pensaient qu’il fallait « négocier » avec l’ennemi par « la voie du bon Nègre qui obtiendrait la reconnaissance du maître ».

Mais il s’agissait là d’un marché de dupe que poursuivent avec zèle les élus aujourd’hui. Une négociation où le Nègre doit renoncer à son humanité et disparaître pour se dire créole. Satisfaire les moindres désirs du « maître ». Devenir un bon esclave obéissant, soumis et trahir les siens pour finir par obtenir la compassion et les faveurs du « maître » qui soulageraient ses souffrances. Une fois ce petit coin de pseudo soleil obtenu veiller à ne pas le perdre, c’est-à-dire continuer à se soumettre, demeurer le gardien de l’ordre créole. Taire sa conscience pour obtenir un petit coin de pseudo soleil dans l’enfer de la société des créoles esclavagistes.

Sacrifier son âme pour un plat de lentilles. Négocier… Négocier pour conserver son mandat d’élu, négocier pour conserver ses privilèges… Négocier quitte à sacrifier la population entière comme les élus l’ont fait dans la question du chlordécone. Mais négocier c’est trahir. Se trahir. Trahir les ancêtres. Trahir tous ceux qui sont morts pour notre liberté et qui nous ont permis grâce à leur lutte d’alléger nos souffrances.

Négocier c’est accepter l’inacceptable. Accepter d’être intégrés en tant que sous-humains dans une société inhumaine. Renoncer à la liberté. Négocier c’est Soutenir l’Ukraine et condamner Volkan, condamner Lulu, condamner Dalsim… condamner tous ceux qui défendent le respect de notre humanité.

Aujourd’hui,

Les collaborateurs du système esclavagiste créole ne peuvent plus se cacher. Ils perdent pied alors ils s’affolent et se radicalisent dans leur posture de soumission à l’ordre esclavagiste. Mais ils savent aussi qu’ils ont perdu car la Vérité a triomphé. La Vérité triomphe toujours.

Aujourd’hui,

Comme hier,

Les créoles ont en face d’eux des Nègres et des Négresses debout, conscients !

C.DUHAMEL

Vice-Présidente du MIR

2 Comments

  • Bien vu, bien dit, courage et conscience.
    N

  • Byen parlé men’m biten en Gwadloup Giyan épi tout kolini a fwansé tousé moun lasa sé valé a fwansé ka pansé Enki a poch ayo é ora yoka kwè yoni ankò.
    Sé moun la sa sé koko sèk ou bounti yoka fè hont a zansèt annou ki goumé pou raché libèté annou é yo détwi pitit annou épi pèp annou ki ka goumé pou dignité annou.

Laissez nous un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

%d blogueurs aiment cette page :