Communiqué de l’Académie nationale de Médecine : Vitamine D et Covid-19

 Communiqué de l’Académie nationale de Médecine : Vitamine D et Covid-19

22 mai 2020

La vitamine D est une prohormone synthétisée dans le derme sous l’effet des ultraviolets, c’est-à-dire des rayons du soleil, puis transportée dans le foie et le rein où elle est transformée en hormone active. Elle est responsable de l’absorption intestinale du calcium et de la santé osseuse.

Mais la vitamine D a aussi des effets non classiques. En particulier, elle module le fonctionnement du système immunitaire par stimulation des macrophages et des cellules dendritiques [[1],[2],[3]]. Elle joue un rôle dans la régulation et la suppression de la réponse inflammatoire cytokinique à l’origine du syndrome de détresse respiratoire aigu qui caractérise les formes sévères et souvent létales de Covid-19.

Une corrélation significative entre de faibles taux sériques de vitamine D et la mortalité par Covid-19 a été montrée [[4]]. Ce phénomène suit généralement un gradient Nord-Sud, bien qu’il y ait des exceptions tels les pays nordiques où la supplémentation des nutriments en vitamine D, en particulier des produits lactés, est systématique. Par contre les pays du sud de l’Europe affichent de façon surprenante une prévalence élevée de carence en vitamine D malgré un ensoleillement plus élevé [[5]]. Ceci expliquerait que les nourrissons qui reçoivent régulièrement de la vitamine D fassent des formes asymptomatiques de Covid-19 et moins de complications.

La vitamine D ne peut être considérée comme un traitement préventif ou curatif de l’infection due au SARS-CoV-2 ; mais en atténuant la tempête inflammatoire et ses conséquences, elle pourrait être considérée comme un adjuvant à toute forme de thérapie.

L’Académie nationale de Médecine :

– rappelle que l’administration de vitamine D par voie orale est une mesure simple, peu coûteuse et remboursée par l’Assurance Maladie ;

– confirme sa recommandation d’assurer une supplémentation vitaminique D dans la population française dans un rapport en 2012 [2] ;

– recommande de doser rapidement le taux de vitamine D sérique (c’est-à-dire la 25 OHD) chez les personnes âgées de plus de 60 ans atteintes de Covid-19, et d’administrer, en cas de carence, une dose de charge de 50.000 à 100.000 UI qui pourrait contribuer à limiter les complications respiratoires

– recommande d’apporter une supplémentation en vitamine D de 800 à 1000 UI/jour chez les personnes âgées de moins de 60 ans dès la confirmation du diagnostic de Covid-19.

[1] Liu PT, Stenger S, et al. Toll like receptor triggering of a vitamin D mediated human antimicrobial response. Science, 2006, 311 : 1770.

[2] Rapport de l’Académie nationale de médecine. Statut vitaminique, rôle extra osseux et besoins quotidiens en vitamine D. Bull Acad  Natle Med. 2012, 196, 1011.

[3] Laird E, Rhodes JM and Kenny RA. Vitamin D and inflammation : potential implications for severity of Covid-19. Irish med J, 2020, 113 : 81.

[4] McCartney DM, Byrne DG. Optimisation of vitamin D status impact mortality from SARS –CoV-2 infection Irish Med J .2020 113 : 58.

[5] Lips P, Cashman KD, et al. Current vitamin D status in European and Middle East countries and strategies to prevent vitamin D deficiency : a position statement of the European Calcified Tissue Society. Eur J Endocrinol, 2019, 180 : P23-P54.

Vitamine-D-et-Covid-19

5 Comments

  • ATTENTION DE NE PAS CHERCHER A TUER LES MARTINIQUAIS.E.S AUTOCHTONES BIEN DOTÉS EN VITAMINE D NATURELLE DE NOTRE CHER SOLEIL QUI NOUS A DEJÀ BRULÉ, POUR LES BOMBARDER DU MEDICAMENT VITAMINE D QUI NE LEUR EST PAS DESTINÉ ASSEZ C’EST ASSEZ ET TROP C’EST TROP.! MERCI EN 2022

    • Le problème avec votre réponse c’est qu’elle manque de littérature: THE INFLUENCE OF VITAMIN D ON COVID-19 OUTCOMES (ResearchGate)
      Les auteurs ont par ailleurs exposé les trouvailles de leurs travaux dans une édition de The Darkhorse Podcast le 28/12/21 (YouTube), l’un des sujets était en l’occurence, pour ce qui concerne les populations dont la carnation de l’épiderme tendant vers la prise de couleurs au soleil (ceux qui bronzent facilement), une corrélation nette entre l’exposition directe et récurrente de larges parties du corps (tête, bras et jambes) au rayonnement solaire au cours de la journée (que l’on peut supposer influencée par les us et coutumes culturels de la zone concernée) lorsqu’on se rapproche de l’équateur et une faible présence du coco19, tandis que les zones, notamment tropicales, où les gens se couvrent et se réfugient dans la clim se voient plus souvent confrontés à des contaminations de masse … Comme dans les zones tempérées.
      Conclusion: si vous êtes « Noir(e) » vivant en pays tempéré, vous avez grand intérêt à supplémenter en VitD (le dosage quotidien recommandé dans le communiqué de l’Académie – qui découvre l’eau tiède franchement – est d’ailleurs bien en deçà d’un dosage idéal, notamment à partir de 60 ans).

    • Il faut également savoir qu’il existe, outre les comorbidités, des facteurs ethniques qui expliquent pourquoi certaines populations, à l’instar des Noirs américains, ont été plus touchées par le SARS-CoV-2.

      Les personnes qui ont la peau foncée possèdent en effet de la mélanine (pigment) dont la production interfère avec la synthèse de la vitamine D. Autrement dit, les individus qui ont le teint mat ont tendance à moins bien synthétiser la vitamine D que ceux au teint clair.

  • 🚨🇮🇱🦠 «Des scientifiques israéliens ont affirmé avoir rassemblé les preuves les plus convaincantes à ce jour qu’une augmentation des niveaux de vitamine D peut aider les patients atteints du coronavirus à réduire le risque de maladie grave ou de décès.»

    Bah bien sûr que la vitamine D fonctionne c’est d’ailleurs sûrement pour ça qu’ils veulent l’interdire ou du moins la rendre très difficile d’accès depuis quelques temps…

    https://www.i24news.tv/fr/actu/israel/1643917571-la-vitamine-d-est-benefique-pour-lutter-contre-le-covid-19-etude-israelienne

  • https://www.larevuedupraticien.fr/article/effet-benefique-de-la-vitamine-d-dans-la-covid-quelles-sont-les-donnees
    Nous proposons de prescrire chez l’adulte, en traitement adjuvant aux protocoles de traitements standards disponibles, une dose de charge de vitamine D dès le diagnostic de Covid-19, par exemple 100 000 UI de vitamine D3 per os (200 000 UI chez les patients obèses et/ou ayant d’autres facteurs de risque de gravité de Covid-19) à renouveler après une semaine.21 Cette supplémentation permet de faire monter rapidement la concentration de 25(OH)D sans aucun risque en dehors de situations cliniques rares (sarcoïdose et autres granulomatoses) ou très rares (mutations inactivatrices de certains gènes comme CYP24A1), et d’obtenir un statut vitaminique D satisfaisant pendant la période critique d’environ un mois au cours de laquelle les patients atteints de Covid-19 peuvent déclarer des formes graves. L’intérêt potentiel de posologies plus élevées est actuellement à l’étude.27

Laissez nous un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

%d blogueurs aiment cette page :