Congrès des élus: Déclaration de Gilbert Couturier Maire du Gros-Morne

 Congrès des élus: Déclaration de Gilbert Couturier Maire du Gros-Morne

Congrès des élus de Martinique : Déclaration de Gilbert Couturier

Monsieur le Président du Conseil Exécutif ;
Monsieur le Président de l’Assemblée ;
Mesdames, Messieurs les Conseillers Territoriaux et Exécutifs ;
Mesdames, Messieurs mes Collègues Maires ;
Mesdames, Messieurs en vos grades et qualité.

Martiniquaises, Martiniquais et singulièrement les habitants du Gros-Morne, c’est donc à vous que j’ai décidé de m’adresser.
Si les conditions d’expression imposées me permettent de saluer ce congrès que j’ai souhaité depuis le 10 octobre 2021 par courrier adressé au Président du Conseil Exécutif, resté sans réponse, je dois regretter que le contenu de ce congrès ne reflète en rien les urgences exprimées par les Martiniquais : l’arrêt immédiat de l’augmentation fulgurante des prix des produits de premières nécessités, du prix du gaz, de l’essence, et le choix de la politique de santé pour la Martinique…
Le Maire que je suis reçoit au quotidien l’expression des souffrances qui traversent notre société et rongent son âme.
Je n’ai pas de mal à imaginer qu’il en est de même pour mes collègues. Mais je ne me prononce pas ici en leur nom.
Le choix des points mis en discussion pour ces deux jours, est celui que l’on peut retrouver dans toutes les promesses de développement faites depuis plusieurs décennies et qui jusqu’ici n’ont pu changer quoi que ce soit sur le plan humain.
Cette apparente société d’opulence donnant l’impression que « tout va bien madame la madone » n’est que l’autre face d’un tableau d’une Martinique sous perfusion sociale, violentée par les armes, la drogue, le chômage, l’échec scolaire, le mépris des tutelles administratives et institutionnelles. Je n’oublie pas cette application de la justice qui nous donne tous les jours de bonnes raisons de douter de son impartialité.
L’Homme martiniquais est l’oublié de toutes ces initiatives, ces politiques, ces plans et autres congrès.
Pourquoi dans ce congrès réuni ce jour ne parlerions-nous pas de la modification de la loi du 21 août 2021?
Pourquoi les élus ne se battraient-ils pas pour que la CTM retrouve cette « compétence apprentissage » ?
Oui l’Homme martiniquais :
Celui qui ne croit plus au système, tant ce système l’a écrasé et renvoyé au régiment des 80 % de ceux qui ne participent plus à la vie démocratique.
Celui, qui las de crier misère, le ventre vide, qui las d’appeler à l’aide pour bien encadrer ses enfants et les emmener à la réussite afin qu’ils n’empruntent pas les voies sans issues de la délinquance et de la violence.
Celui qui entend encore gronder le cri de colère de ses ancêtres tant les espoirs d’émancipation, de liberté, de respect ont été trahis.
Alors encore un nouveau congrès qui aurait pu susciter l’espoir… eh bien non !
Il faut pourtant se mettre au travail parce qu’il ne faudra jamais se satisfaire d’une telle situation de notre pays, mais cela restera toujours insuffisant si la question de la responsabilité et de la prise en main de la Destinée de l’Homme martiniquais n’est pas assumée par lui-même.
Les Elus martiniquais mais particulièrement les Maires sont ceux qui vivent la proximité et qui très souvent, du fait de la complexité du système législatif français, n’ont d’autre choix que le « maronnage » à leurs risques et périls, pour apporter des réponses aux citoyens en souffrance.
Il s’agit pour nous de décider de la prise de la responsabilité et de négocier avec la France dans un esprit de coopération et de solidarité des suites que nous souhaitons donner.
Les questions qui nous préoccupent aujourd’hui sont d’ordre politique et ne relèvent nullement de traitement comptable et technique. La Martinique n’est pas un sac de problèmes à régler !
Je terminerai en émettant quelques souhaits qui devront bénéficier du soutien sans faille de la totalité des Elus martiniquais :

  • La motion prise pour les lauréats aux concours ;
  • L’accompagnement des étudiants qui s’inscrivent au « Parcours Sup » ;
  • La motion prise pour la réintégration et le versement des salaires des soignants injustement suspendus et qui ne demandent qu’à venir exercer leur métier ;
  • Et le dossier de l’empoisonnement par la chlordécone qui ne doit pas être classé sans suite.

Gilbert Couturier
Maire du Gros Morne

4 Comments

  • C’est le seul entant que M qui ose encore défier l’état français un grand bravo

  • Article très pertinent !!

  • Je vous soutiens dans tous vos démarches administratives pour les citoyens de la Martinique entière Merci monsieur le Maire du GROS-MORNE.

  • Merci Mr le Maire ,mais une question me surprend dans votre plaidoyer.c’est celle de l’affectation des neo titulaires de l’education nationale,question qui peut aussi se poser pour tous les concours dits nationaux.Il me semble qu’à juste titre quand vous allez à un concours national apres reussite vous pouvez etre nommé sur n’importe quel ville,commune ou region du territoire national,donc en Martinique qui fait partie du territoire national s’il y a des postes vacants sauf si dans l’esprit tordu du legislateur les regions ultra marines sont ,pour ces concours exclues du territoire national.Je mets au defi quiconque de demontrer que pour ce meme concours national…il y a dans l’hexagone des laureats nommes …à plus de 400kms de leur lieu de residence et qui sont dans l’impossibilité de regagner. leur foyer sinon tous les soirs ….au moins chaque week end.Le territoire national est il à géométrie variable ou voilà comment un probleme administratif simple a regler devient aux Antlilles une affaire d’etat..

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