MEDIATION : Les tentatives indécentes de «Bawouf» de Serge LETCHIMY

 MEDIATION : Les tentatives indécentes de «Bawouf» de Serge LETCHIMY

Dans une démarche de «doucineur invétéré» Serge LETCHIMY tente de s’approprier la victoire de la réponse apportée aux syndicats sur la médiation. La rédaction d’Evolution Martinique a reçu la mise au point de Francis CAROLE que nous publions et qui replace le contexte.

MÉDIATION :
RENDRE AUX SYNDICATS CE QUI APPARTIENT AUX SYNDICATS

Ce mardi 26 octobre, le ministre de la santé, Olivier Véran, a annoncé l’envoi en Martinique d’une médiation chargée de « rétablir un dialogue serein » entre « les parties prenantes » du conflit portant sur le refus de la vaccination obligatoire et du pass sanitaire dans notre pays.

Cependant, contrairement à ce que laisse confusément entendre un article de France-Antilles de ce jour, on ne saurait attribuer cette première victoire du mouvement syndical aux dirigeants de la CTM.

La déclaration du président du conseil exécutif sur Twitter est tout bonnement indigne et laisse pantois :

« Satisfait que le @gouvernementFR réponde favorablement à ma demande de mise en plage d’une médiation à la #Martinique. »

« MA demande », prétend le président du conseil exécutif !

La vérité est autre : c’est l’intersyndicale et les milliers de travailleurs en grève, au risque de perdre leur emploi, qui ont demandé, depuis plusieurs semaines, et donc obtenu, aujourd’hui, cette médiation.

Donc pas d’esbroufe et de tentatives indécentes de « bawouf » !

On ne peut se taire confortablement quand les soignant.e.s manifestent dans la rue ou sont frappé.e.s par les gardes mobiles, sur leur lieu de travail, et se précipiter, sans aucune gêne, pour récupérer les acquis de leur action.

Il faut en effet admettre que le président du conseil exécutif, Serge Letchimy, a brillé par son inconséquence sur ce dossier. Il s’est béatement aligné sur la stratégie de pression contre les personnels soignants et du secteur médico-social organisée par le gouvernement français.

Lors de la plénière des 26 et 27 juillet dernier, il s’est opposé à la demande de dérogation à l’application du pass sanitaire en Martinique proposée par le GRAN Sanblé. Le président de la collectivité territoriale de Guyane, Gabriel Servile, lui, s’est montré bien plus conséquent et courageux sur ce dossier.

Face à l’occupation scandaleuse du CHUM par les gardes mobiles, le vendredi 15 octobre, Serge Letchimy est resté muet comme une carpe prussienne.

Ce n’est que dans la soirée du samedi 23 octobre, suite à l’appel à la grève générale lancée par l’intersyndicale et à la plainte contre X déposée par celle-ci sur la gestion de la crise sanitaire, qu’il sortira enfin un communiqué reprenant, mot pour mot, la demande de médiation des syndicats.

Tels sont les faits qu’il convenait de rétablir par respect pour celles et ceux qui s’engagent et se battent et par exigence de vérité.

S’il veut aboutir dans ses revendications, le mouvement populaire, compte tenu de la fragilité des positions politiques des dirigeants de la CTM sur le pass sanitaire et l’obligation vaccinale, devra garder son autonomie de revendications et d’actions.

Le plus large rassemblement populaire devra continuer à se construire, au-delà des soignant.e.s et des employé.e.s du médico-social, tant il est vrai que les mesures gouvernementales scélérates, destinées à priver des familles de leurs revenus pour les obliger à se faire vacciner, concernent de nombreux autres secteurs professionnels qui méritent d’être mobilisés.

Par ailleurs, dans un pays qui ne compte qu’un peu plus de 36% de personnes ayant un schéma vaccinal complet, ces mesures affectent l’ensemble du fonctionnement de notre société (économique, relationnel, social, psychologique…).

Ne pas en tenir compte au nom d’une application rigide et en définitive contre-productive de la loi risque d’avoir des conséquences, à court et moyen terme que personne ne maîtrisera.

Les Martiniquais.es n’aiment ni le crachat ni la cravache.

La médiation venant de Paris ne peut pas ne pas s’imprégner de cette réalité. Limiter son mandat à « l’application de la loi », alors même que c’est l’application de cette loi qui est contestée peut relever de l’inconscience… voire d’une certaine provocation.

En définitive, on ne pourra sortir de cette crise que par le haut, par une dérogation à l’application de la loi.

Nous voulons encore croire-sans doute naïvement-au triomphe du bon sens et de l’intelligence.

Francis CAROLE
MARTINIQUE
Mardi 26 octobre 2021

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