Réponse à Claude Lise

 Réponse à Claude Lise

Monsieur Lise,
une fois de plus je constate que notre élite martiniquaise pointe le bout de son nez au moment où il semble qu’il faille faire la leçon aux pauvres bac -12, illettrés, alcooliques et adeptes du culte marial.
Je trouve cela affligeant et malvenu de la part de ceux dont on n’entend parler qu’à l’occasion des élections et qui semblent s’être murés dans un silence assourdissant ces 2 dernières années.
Vous vous étonnez que la gestion Covid influence notre vote.
Mais pourquoi en serait-il autrement?

En mars 2020, il nous a été annoncé que nous étions en guerre… (soit-dit en passant, il ne vous aura pas échappé à vous, médecin de formation, que déclarer la guerre à un virus relève de l’absurde) et c’est bien en tant de guerre que se révèlent le caractère, le charisme et les capacités de ceux qui la mènent.
Nous avons pu apprécier à sa juste non-valeur les capacités du « chef de guerre » en place. Celui qui a laissé les soignants, nos guerriers de la première ligne, bricoler des protections avec des sacs poubelles et encouragés tous les soirs à 20 heures par des concerts de casseroles. Il a dû vraiment avoir peur le virus face à tout ce tintamarre.
Marine Le Pen dit vouloir réintégrer les soignants. Cela me suffit. Deux fois par mois, quand je leur apporte des vivres pour qu’ils survivent, je pleure. Et vous, que faites vous pour nos héros, nos sauveurs essentiels ?
Elle dit vouloir maintenir la retraite à 62 ans. Et si on parlait des disparités de l’espérance de vie en bonne santé ? Tout le monde a le droit de pouvoir profiter un peu d’une vie après… les enfants, le travail, après les doutes et les tracas de la vie… et avant la mort.
Vous dites que nous devrions nous souvenir de notre Histoire pour décider de nos choix.
Justement, nous n’en avons pas avec Marine Le Pen.
Nous avons une avec Emmanuel Macron et nous nous en souvenons.

Plus de 10 millions de personnes au-dessous du seuil de pauvreté, des millions à des cabinets conseils malgré des conflits d’intérêts intolérables, l’hôpital en délabrement avec 17000 lits fermés en 5 ans, des budgets pour financer des vigils qui discriminent, la baisse des APL et la suppression de l’ISF, le démantèlement des services publics, la suppression du corps diplomatique, des légions d’honneur à ceux qui ont trahi notre pays, des «affaires » qui ruissellent de partout et auxquelles il pourrait échapper si nous renouvelions son immunité présidentielle…
Je me souviens des enfants maltraités, masqués, isolés, en perte de repères pendant qu’on se tape dans le dos et qu’on fait bombance dans les ministères ou au parlement.
J’entends le grondement de leurs envies suicidaires. Et vous, l’écoutez vous?
Je me souviens de mes propres idées suicidaires à force de confinements, délimitations de déplacements, prisonnière de mon île, supportant les aléas du harcèlement domestique, enfermée dans un appartement en ville. Je me souviens de la discrimination instaurée pour l’accès aux soins, à la visite de nos anciens dans les maisons de retraites, pour l’accès à la culture, aux équipements sportifs, aux loisirs… J’imagine très bien ce que d’autres ont pu ressentir, subir.
Je fais partie de ceux qui ont voté et fait campagne pour soutenir la candidature de Jean-Luc Mélenchon. Et comme beaucoup, je me suis réveillée le lundi 11 avril comme avec la gueule de bois. Sonnée, déboussolée, triste. Tout l’espoir, toute la joie, tout l’enthousiasme, dissipés, anéantis.
Nous avions perdu !
Ravivés les doutes sur l’utilité du vote des DOM, puisqu’il semble avoir si peu de poids dans la balance.
Je ne comprends pas alors l’euphorie de la France Insoumise.
Nous avons perdu.
Ils parlent d’espoir. Quel espoir ?
Nous avons perdu.
Que va-t-il dès lors arriver aux soignants bannis et abandonnés ?
Quid du projet d’autonomie alimentaire et énergétique pour la Martinique ? Quid des études gratuites pour tous ? Quid de la retraite a 60 ans ?
Nous avons perdu.
Depuis, je vois fleurir des affiches « Mélenchon Premier Ministre » !Alors tout ça pour ça ?
On nous exhorte maintenant à réélire Emmanuel Macron puis à voter massivement contre ses partisans aux législatives pour garantir une opposition forte à son gouvernement.
Mais de quelle opposition parlons nous ?
NON Monsieur Lise, je n’oublie pas.
En 2017, j’ai cru pouvoir faire barrage avec le parlement. Il n’en a rien été. Emmanuel Macron se moque du parlement. Je n’oublie pas les votes de nuit jusqu’à ce que la réponse soit la bonne dans un hémicycle quasi vide.  Je n’oublie pas les vidéos de votes objectivement mal comptés et pourtant entérinés.
Je n’oublie pas les enfants parqués et isolés dans des cours de récréation avec la complicité maltraitante de tous les adultes présents. Pour gagner la guerre !
Je n’oublie pas.
Alors je prends le risque en connaissance de cause d’essayer le choléra après avoir subi la peste. Et je tenterai une nouvelle fois d’installer un contre-pouvoir au parlement, si tant est que ledit parlement retrouve sa pleine capacité démocratique.
Cela m’arrache le cœur et pourtant je fais ce choix, en toute lucidité. Parce que j’ai l’espoir, presque une certitude, que les médias ne seront pas si serviles avec Marine Le Pen, que les journalistes retrouveront un soupçon de déontologie et de libre-arbitre.
Parce que tous les autres partis semblent se liguer contre Marine Le Pen, alors il y aura matière à une réelle opposition en France, une opposition qui permettra le débat, que j’espère constructif, qui équilibrera les pouvoirs et veillera enfin à ce que plus jamais une loi injuste, inutile, infamante ne soit votée.


Une non citoyenne, emmerdée affectueusement par Emmanuel Macron.

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