Dormez tranquilles bonnes gens, dormez, les politiques veillent !
RCI Web édition du 25/10/2022 nous informe que selon la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC) « le prix du billet au départ des « Outre-Mer » a atteint les 32% au mois de septembre. Au départ de France hexagonale, toutes destinations confondues, l’augmentation moyenne du prix du billet est de 20,4%. Presque plus d’un mois de salaire d’un jeune enseignant martiniquais muté, concours national oblige, en « métropole ». Cette majoration exponentielle des prix sans amélioration significatives des services à bord, notamment en classes économiques et intermédiaires, se poursuit depuis près d’une vingtaine d’années.
Ce qui interpelle c’est le silence des politiques, tous partis confondues, pourtant demandeurs ces derniers temps de continuité territoriale. C’est que plus de 30% du prix du billet résultent des taxes des collectivités locales. Tandis que l’aristocratie politique voyage gratuitement en première classe ainsi que les membres de leur famille pour les couches supérieures. C’est un des indices de la transformation de la classe politique en catégorie sociale, ayant ses propres intérêts et un esprit de corps au-delà des clivages partisans. Ils n’ont plus de base sociale mais des alliés mais des alliés pour assurer leur pérennité : réseaux et groupes d’intérêt ainsi que tous ceux qui aspirent à des privilèges dont ils pensent avoir un droit que n’ont pas les autres ; je pense ici à la fraction des classes moyennes et de l’aristocratie populaire paupérisée et frustrée. Les classes populaires abandonnées, déçues, désorientées qui s’enfoncent de plus en plus dans la pauvreté et la détresse se sont retirées du jeu. Et on voit émerger corrélativement des modes d’existence et d’expression non politique dont la violence est un des principaux symptômes.
Nos politiques sont en Congrès, signent des appels, vont fréquemment à Paris et les Ministres viennent nous visiter : alors « Dormez tranquilles bonnes gens », dormez, les politiques veillent !
Marie Laurence DELOR