État d’urgence : Le choix de l’allégeance ?

 État d’urgence : Le choix de l’allégeance ?

Comment un Député de Martinique peut monter à la tribune de la représentation nationale française prononcer entre autres ces quelques mots dans un discours sur la prorogation de l’état d’urgence en Martinique et ensuite approuver par son vote cette politique vouée à l’échec, selon lui ? Voilà en substance ce que l’on pouvait entendre :  » Aimé Césaire disait j’habite une blessure sacrée,……. Avec cette crise et cette gestion calamiteuse notre blessure est désormais béante et sa cicatrisation, elle sera très problématique… »…. » L’injonction de l’injection est vouée à l’échec « .

Les Martiniquais meurtris dans leur chair faisant face à une incompréhensible offensive vaccinale l’avaient applaudi à se rompre les bras, voyant dans sa posture un résistant. Un qui pouvait être des nôtres face à ce silence assourdissant de certains de nos élus, conjugué à une frénésie vaccinale pour d’autres.

Non, il a fait le choix de l’allégeance.
Même des français de droite ont votés contre, l’ensemble des français de la France insoumise a voté contre aux motifs du contenu liberticide et irrespectueux de notre capacité d’agir. Notre représentant, notre élu, notre soldat, notre frère vote pour le couvre-feu, pour l’arbitraire, pour l’interdiction d’aller à la mer, pour la restriction de nos déplacements, pour la prorogation de l’ignominie que nous connaissons depuis un an et contre laquelle une majorité de martiniquais sont en lutte : Il vote contre nous.

Patat sa pito !

Une fois encore, le gouvernement de la France s’est vu enclin au vieux réflexe jacobin. Voire, au vieil esprit colonial. Une fois encore l’idée était de nous consulter, mais de tout décider et de tout mettre en œuvre à notre place, en nous livrant une fois encore à des bureaucrates de ministères, ou pire à nous mettre sous la coupe d’une sorte « préfet covid » chargé de mettre en musique une gouvernance qui, selon son principe vertical, resterait d’essence colonialiste.
Autant dire que cette politique sanitaire qui se fait sans nous se fait contre nous.
Nous avons cru un moment qu’une voix puisse s’élever et en toute cohérence et passer à l’acte en réclamant non pas des demi-mesures ou quelques régulations, mais des mutations véritables ! Car au bout il y a la mort de centaine de martiniquais.

Sé fwa nou yo lé pété

Jusqu’à ce jour cela n’a pas été facile. Il a fallu rassurer, soigner, consoler, protéger, honorer la mémoire de beaucoup des nôtres. Il faut encore continuer à se battre, expliquer, convaincre des gens qui n’ont pas l’habitude de nous voir réclamer autre chose que des subventions ou de la reconnaissance de « spécificités », et en face desquels on ne joue pas au petit nègre marron sur des perchoirs. Car il y a une tromperie dans cette posture « d’anti -dépendant » qui consiste à réclamer de manière très sonore la fin des « dépendances » et être en même temps se mettre subtilement en position de soumission volontaire.
Sachez Monsieur qu’Aimé Césaire le 31 mars 1955 avait voté contre l’état d’urgence du gouvernement socialiste qui consistait à aller massacrer des algériens en lutte contre la colonisation et pour la liberté!

Cette énergie a un nom : la responsabilité

Il existe dans toute action politique une énergie irremplaçable qui provient de l’intérieur, qui s’extirpe du plus profond de soi, et qui permet de mettre en œuvre au quotidien des avancées qui participent de la manière la plus intime à un véritable progrès.
Cette énergie a un nom : la responsabilité.
Quand on est responsable, quand on porte en soi l’esprit de responsabilité, cela imprime aux actions que l’on mène et aux choix que l’on fait, une force, un impact, une cohérence, une audience assurée, une éthique aussi. Cela évite les démagogies, les populismes, les passivités, la courte vue, les effets de manche, et même les postures de petit marronnage à bon marché qui sont engendrés par les privilèges et le confort que la république offre à ses serviles serviteurs. Ce sont ces attitudes qui font de la politique ce qu’hélas elle a trop tendance à devenir dans nos pays. En fait, il s’agit se sortir du politicien pour installer une Politique !

Ou sav sa bien.

La responsabilité ce n’est pas seulement une capacité juridique ou institutionnelle, c’est aussi et avant tout une disposition mentale et éthique.

À mesure que cette crise produira ses effets désastreux, je suis convaincu que cette idée de responsabilité globale révélera toute sa pertinence, et qu’elle modifiera ce rapport de force défavorable dans lequel nous devons continuer d’agir et d’avancer. Nous n’avons pas besoin de bienveillance, ou de bénédiction préalable. La politique est un combat, la vie est un combat, et si nous avons tant besoin de responsabilité, c’est justement parce que rien n’est donné, tout est à conquérir, et que l’on ne se construit vraiment qu’à force de volonté et de travail.
Rien ne saurait durer qui n’aurait germé de notre propre volonté, notre propre génie, notre propre exigence, ou même de nos propres erreurs. Se tromper par soi-même est toujours une leçon profitable.
Donc, ne baissons pas les bras, gardons le cap, soyons plus présents, plus combatifs que jamais, n’attendons le salut d’aucun être providentiel. Seule la lutte du peuple uni payera.

Jou nou ké mété ajounou poko wè jou

Jeff Lafontaine

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