Mon combat pour la Guadeloupe…et afin que nul n’ignore

 Mon combat pour la Guadeloupe…et afin que nul n’ignore

Mon combat pour la Guadeloupe a commencé avant le départ de notre famille pour l’Algérie, déjà indépendante depuis mars 1962. J’avais alors 12ans, et mon père était professeur de mathématiques au Lycée SAVORGNAN de BRAZA d’Alger. Depuis je n’ai varié ni dans les convictions profondes qui me motivaient, ni dans les objectifs poursuivis jusqu’à ce jour : défendre mon Pays, défendre la dignité et le droit à la liberté de mon Pays et du Peuple guadeloupéen.
Toutes les actions que j’ai menées avec les patriotes au cours des cinquante années écoulées – sans concession aucune à nos adversaires – ont servi cette cause, sans faiblesse ni renoncement, malgré la férocité de la répression coloniale.

J’ai connu les prisons françaises de Fresnes, de la Santé, de Fleury Mérogis, de Pointe-à-Pitre et de Basse-Terre d’où je me suis évadé le 16 juin 1985 en compagnie de mes camarades de combat Humbert MARBOEUF aujourd’hui décédé, Henri PERATOUT et Henri AMEDIEN.
J’ai enduré, dans ma condition de prisonnier politique, de longues périodes d’isolement total sans jamais renier mes convictions, avec le soutien sans faille de ma famille, de mes camarades et de guadeloupéens solidaires d’une cause juste et légitime.

L’amnistie qui nous a libérés de prison, mes camarades de lutte et moi-même, n’était pas un cadeau de l’Etat colonial, mais bien le résultat de notre résistance et de la mobilisation massive des militants et du Peuple guadeloupéen, ainsi que des anticolonialistes Martiniquais, Guyanais, Kanaks, Corses, Basques, auxquels s’ajoutaient de nombreux démocrates français partageant notre combat pour la liberté.
Prisonnier politique accusé d’atteinte à la sûreté de l’Etat français, mon seul crime était justement de m’être insurgé contre la domination coloniale française et l’occupation de notre Pays.

Ceux qui aujourd’hui profèrent contre moi de graves accusations dénuées de tout fondement sont justement les héritiers en droite ligne des grands criminels européens condamnés comme le fut Hermann GÖRING et 23 autres nazis par le tribunal de Nuremberg en novembre1945. Et leurs émules contemporains ont été condamnés à de multiples reprises par les tribunaux français et européens pour incitation à la haine raciale, négationnisme et antisémitisme.

Alors oui, nous nous sommes insurgés contre la présence de Madame LEPEN en Guadeloupe parce que cette présence insultait notre Histoire, notre Pays et notre Peuple jadis réduit en esclavage, système inique dont le substrat est le racisme, l’intolérance et le suprématisme blanc qui caractérisent le Rassemblement National de Marine LEPEN.
Qui en 1992 participait à Vienne, comme invitée d’honneur au bal des néo-nazis d’Europe en Autriche, si ce n’est Marine LEPEN, alors membre éminent du Front National ?
Quel Parti, sinon le Front National, traitait Nègres et Arabes de Bougnouls ? Et qui torturait à l’électricité dans les caves d’Alger les patriotes algériens se battant pour leur indépendance ?
Et quelle différence entre Front National et Rassemblement National, sinon l’apposition d’un masque sur le visage du premier ?
Alors pas de tolérance pour les ennemis de la tolérance, car le racisme n’est pas une opinion, mais un délit.

L’action menée le samedi 26 mars 2022 par les différentes Organisations anticolonialistes guadeloupéennes (que je citerai de façon exhaustive à la fin de mon propos), pour s’opposer à l’opération purement électoraliste du Rassemblement National, rejoint celle de tous les démocrates d’ici et d’ailleurs qui luttent contre le racisme, l’antisémitisme et le mépris des droits humains.
Cette action envisagée unanimement sans violence était parfaitement légitime et nous la revendiquons comme un sujet de fierté guadeloupéenne, au même titre que la mémorable mobilisation contre la venue de Jean-Marie LEPEN en Guadeloupe en 2007.

Marine LEPEN et son faire-valoir local, Rody TOLASSY auraient déposé plainte ?
Alors nous ferons justice de leurs extravagantes accusations et calomnies…
Madame LEPEN-blessée dans son orgueil en raison du fiasco de sa visite en Guadeloupe- a déclaré le dimanche 27 mars 2022, lors d’un point presse précédant son départ de Guadeloupe, que j’étais un terroriste et un assassin, à la tête du mouvement qui la contestait.
Deux jours après sur RCI, son servile supplétif Rody TOLASSY, déclara toute honte bue que je serais à l‘origine du décès de Jacques BERTHELOT et que j’aurais déposé une bombe au Restaurant l’Escale, fief du FN en Guadeloupe ! Calomnier sans vergogne a toujours été la caractéristique des réactionnaires et des fascistes. Mais les menteurs sans mémoire ou ignorants sont toujours confondus et Marie LEPEN et son honteux représentant seront confondus.

Ma mise au point aura au moins le mérite d’instruire notre jeunesse de faits historiques et contemporains dont ils ont, et c’est normal, une certaine méconnaissance :
Les Anglais qui administraient entre 1920 et 1947 la Palestine sous mandat de la Ligue des Nations, ont traité de terroristes les dirigeants juifs de l’IRGUN. Pourtant, avec la création de l’Etat d’Israël en 1948 les chefs de l’IRGUN, Ménachim BEGIN et Yitzhak SHAMIR sont devenus Premiers Ministres d’Israël, et ont été reçus avec les honneurs par les anglais qu’ils combattaient pourtant férocement.
Jean MOULIN, élevé au rang de héros de la Résistance française contre l’occupation allemande, a été traité de grand terroriste par la Gestapo dirigée alors en France par Klaus BARBIE. Arrêté le 21 juin 1943, il meurt de ses blessures le 8 juillet 1943. Depuis 1964, ses cendres reposent au Panthéon…
On est donc souvent le terroriste de celui que l’on conteste, le terroriste de l‘occupant pour ce qui nous concerne…

Concernant maintenant les allégations mensongères de Rody TOLASSY, je vais les démonter sans avoir besoin de convoquer l’Histoire, mais des éléments factuels que tout journaliste guadeloupéen devrait connaître parfaitement :
Jacques BERTHELOT, François CAZIMIR, Fred PINOT et Michel URANIE sont morts tragiquement le 24 juillet 1984 de l’explosion de bombes qu’ils transportaient dans leurs véhicules.
Au moment où explose la bombe de l’Escale, je me trouvais en prison, sous le statut de prisonnier politique. Aucun procès n’a jamais été intenté à ce titre contre l’Alliance Révolutionnaire Caraïbe (ARC) qui n’a jamais revendiqué cet attentat et contre laquelle aucune charge n’a pu être retenue.
Voici donc non pas ma vérité, mais la vérité toute simple contre laquelle se briseront les calomnies d’un Rody TOLASSY pris à son propre piège.

Pour terminer, je dirai que j’appartiens à ce Pays Guadeloupe qui m’appartient et comme tous les guadeloupéens qui en sont les propriétaires collectifs, il y va de notre honneur de le protéger contre les vents mauvais et contre tous les fascistes, d’où qu’ils viennent. Et aux politiciens guadeloupéens tellement vertueux-les mêmes qui dénonçaient leur impuissance face aux diktats de la France lors de la crise sanitaire- et qui prétendent aujourd’hui donner des leçons de démocratie, je dirai que dans toute Colonie, la démocratie est une notion toute relative, puisque la dignité humaine n’y est pas respectée.

Pour ma part, je reste serein et debout, car comme disait cette poétesse Sud-Américaine :
‘’Je plane au-dessus des querelles, car j’ai longtemps fréquenté les oiseaux..’’
A travers les épreuves qui me sont encore imposées et qui n’entament ni mes valeurs ni pas ma ligne de conduite qui est celle de la droiture, j’invoque une fois de plus mon père spirituel Nelson MANDELA qui déclarait avec force :
‘’ Aussi nombreux que soient les comportements infâmes…
Je suis le Maitre de mon destin
Je suis le Capitaine de mon âme…’’

Luc REINETTE
Gwadloup le 31mars 2022

Les Organisations à l’initiative des manifestations contre Marine LEPEN :
ALYANS POU GWADLOUP- ANG-CIPPA-CIPN-COMBAT OUVRIER-FKNG-MIR-REBELLES-UPLG

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