Présidentielle : Hou ! Voici le loup.

 Présidentielle : Hou ! Voici le loup.

Au moment où la barbarie flirte avec notre quotidien, si lointaine soit-elle, n’oublions pas qu’elle s’est aussi transportée dans notre plus stricte proximité. Nous devons donc chacun de nous résister pour qu’elle ne devienne pas la norme. Il suffit pour agir de bien prendre conscience que ce nous vivons est un moment très particulier de notre histoire et un moment très difficile.

Et c’est ce que les Martiniquais ont fait deux ans durant. Résister à la tyrannie vaccinale, braver les couvre feux, défier les interdictions de défilés carnavalesques, affronter la règlementation liberticide appliquée en milieu colonisé.

  • Quand pendant longtemps les élus ont promis au peuple la possibilité de prendre en charge sa propre destinée.
  • Quand pendant longtemps il fallait reporter l’échéance à demain au motif d’impréparation du « conscient collectif ».
  • Quand pendant longtemps d’échéance en échéance, le moratoire s’est transformé en allégeance.
  • Quand pendant longtemps nos gouvernants tentant de regagner la confiance de la population adoptent une grande partie du vocabulaire et des propositions de l’extrême droite, dans une flagrante tentative électoraliste. Un ministre de l’actuel Gouvernement dans un récent débat, a accusé la présidente du « Rassemblement National » d’être devenue « molle » avec sa « stratégie de dédiabolisation » : « Vous devriez prendre des vitamines. Je ne vous trouve pas assez dure » avait-il déclaré.
  • Quand pendant longtemps la classe politique a considéré que les classes populaires sont plus concernées par les problèmes d’identité alors qu’elles souffrent essentiellement de la crise économique.
  • Quand pendant longtemps on s’est avancé sur le terrain de l’extrême droite en la brandissant comme le diable pour se légitimer en jouant la peur, on ne s’est pas aperçu qu’elle progresse.
  • Quand pendant longtemps les élus n’ont eu de réponses aux mécontentements que des appels au calme et des condamnations de la «violence» des jeunes, ou mieux encore la construction de places supplémentaires de prison, ou encore l’installation permanente du GIGN et du RAID.

On ne doit plus s’étonner de rien.

Trahison de nos idéaux d’émancipation

Nous pouvons décliner à l’envi les éléments qui confirment la débâcle de la classe politique martiniquaise allant d’une droite en déconfiture à une gauche sans perspectives qui se spécialise dans la défense des acquis sociaux jusqu’à une extrême gauche populiste. À aucun moment cette classe politique malgré moultes sollicitations n’a répondu aux attentes profondes du peuple martiniquais.

Tous les idéaux d’émancipation ont été trahis au profit de petits arrangements d’intérêts personnels et électoraux. On se satisfait d’un aménagement institutionnel appelé « Collectivité Territoriale de Martinique » dont on use de malice pour contourner les règles qu’on a soi-même édictées. N’a-t-on pas entendu le président de l’exécutif par l’entremise d’une de ses affidées parlementaires, demander au gouvernement français le titre de président de collectivité de Martinique. En fait devenir le Roi des présidents tout cela en pleine pandémie pendant laquelle lui-même versait des larmes sur les près de 900 morts.

Jamais les leaders politiques n’ont su convaincre les Martiniquais du moindre pas vers la responsabilité ! On se contente de plans de relance ou de slogan du genre « égalité réelle » qui n’ont pour effet que de maintenir un niveau de consommation suffisant pour éviter le mécontentement social et surtout préserver les intérêts des acteurs économiques de l’importation et de la distribution. Il n’y a rien d’autre là qu’un recyclage pseudo économique de la vieille doctrine de l’assimilation, celle qui vise vainement à faire disparaître purement et simplement une entité dans une autre. Cette idéologie du rattrapage a prévalu durant des décades.

Et donc, pendant des décennies, cette politique a occupé toutes nos capacités d’initiative et la meilleure part de notre volonté. Exonérations fiscales, rentes, subventions, transferts publics massifs nous ont été appliqués sans réserve et se poursuivent encore. Un rattrapage aveugle d’un modèle de développement français.

Et maintenant…

Plusieurs décennies après, tous les indices de développement humain entre la France et nous, accusent encore d’accablantes et structurelles disparités : chômage hors-normes pour toutes les catégories de nos actifs, un indécent taux de pauvreté, une incurie des politiques de santé, des structures de soins et hospitalières en ruine, une situation préoccupante de la formation et l’intégration des jeunes.

On voit bien aujourd’hui l’impuissance des technocrates et des politiques d’ici et d’ailleurs à proposer une voie d’épanouissement à notre pays. Ils n’ont fait que renforcer attentisme, logique de guichet, économie de containers, « déresponsabilisation », naufrage du sens de l’initiative et de l’innovation… La meilleure illustration est celle de la gestion de cette tyrannie vaccinale qui a privé de soins des milliers de Martiniquais, licencié des milliers de pères et de mères de famille, détruit la santé de dizaines de milliers de Martiniquais. Cette dictature sanitaire a divisé des familles, mis à mort des entreprises, jeté dans la rue des centaines de jeunes brisant tout espoir d’intégration sociale et professionnelle. Cette stratégie de soumission du peuple par le biais de la santé a hypothéqué l’avenir de dizaine de milliers d’élèves, collégiens, lycéens, étudiants

Voici le Loup….

L’occasion d’une élection présidentielle française nous montre s’il en était encore besoin que la situation dans laquelle on se trouve aujourd’hui est le résultat d’une vacuité politique de nos gouvernants depuis près de trois décennies. Pour se légitimer, on continue à créer du faux cognitif, on institutionnalise la corruption et on diabolise toute contestation. La pratique perdure. Et quand l’arme de la peur ne fait plus peur tout est possible, le pire comme le meilleur. Quoiqu’il en soit les martiniquais devront être unis pour affronter cette période et ne pas céder aux stratégies de division qui consistent à parcelliser l’identification des problèmes.

Maintenant l’électorat est plus mature, et les cinq dernières années passées sont dignes d’une politique d’extrême droite fasciste, nous en avons bien conscience. Je ne reviendrai pas sur les faits violents et dramatiques, ni sur les décisions qui relèvent d’une politique d’apartheid. Ils sont largement relayés sur les réseaux sociaux et sur ce site.

La demande qui est faîte aux victimes de ce système est de reconduire aux affaires l’auteur des souffrances, d’adouber leur bourreau. Est-ce que cela nécessite d’installer l’extrême droite déclarée aux affaires ? Ma réponse est claire : c’est non. Toutefois, au regard du contexte, du comportement des responsables, des exactions commises, des souffrances endurées, des dégâts actuels et futurs, cela peut se comprendre et relever d’une stratégie.

Et détrompez vous cela ne vaut nullement adhésion à une quelconque thèse du Rassemblement National.

Nous savons parfaitement que notre salut ne dépend pas de l’élection de l’un ou l’autre. Ils sont tous les deux de la même veine. Le message que les Martiniquais semblent vouloir lancer est clair. C’est de montrer au bourreau qu’ils ne lui feront pas allégeance sous aucun prétexte. Le combat pour l’émancipation continuera quel que soit le président en place.

Alors,

au diable vos leçons de morale,

au diable vos leçons d’histoire,

au diable votre servilité,

au diable vos mépris,

au diable vos peurs.

Je suis convaincu qu’il y a aujourd’hui, très peu de Martiniquais qui contestent, quant au fond, notre identité de Martiniquais. Je suis également persuadé qu’une bonne frange des Martiniquais est favorable à l’élargissement de nos libertés, de toutes nos libertés, y compris celles de diriger nous-mêmes nos affaires, notre pays. Cessons donc de différer le moment de cette indispensable nécessité historique.

Dans les moments les plus sombres de son histoire, le peuple martiniquais s’est toujours montré digne, courageux, lucide et capable de prendre les bonnes décisions.

Jeff lafontaine

Extrait d’une lecture qui m’a un peu inspiré

Le verbe marroner …. A René Depestre

…….

Vaillant cavalier du tam-tam

est-il vrai que tu doutes de la forêt natale

de nos voix rauques de nos cœurs qui nous remontent amers

de nos yeux de rhum rouges de nos nuits incendiées

se peut-il

que les pluies de l’exil

aient détendu la peau de tambour de ta voix

marronnerons-nous

Depestre marronnerons-nous ?

Aimé Césaire

1 Comment

  • Oui . Que la.liveration.soit avec la.martinique. que de bonheur de vivre une Martinique libre et prise en main par son peuple, pour son peuple, avec le peuple. Vous êtes clairement unis par votre territoire , le rêve est de vous rencontrer.

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