Quel que soit le résultat

 Quel que soit le résultat

Chez CND, on vomit la fétichisation du vote et la sacralisation du système électoral. On estime aussi que le rôle d’un média autonome n’est pas de donner des consignes de vote. Ou de non vote.

Mais nous voyons que cette élection présidentielle donne lieu à une inédite injonction à « prendre parti », y compris de personnalités et groupes qui, jusqu’à présent, n’avaient jamais appelé à voter. Nous sommes totalement conscients des raisons pour lesquelles autant de personnes si différentes (autonomes, anarchistes, antifa, décoloniaux, communistes, GJ, féministes, écolo), appellent à voter Mélenchon, seul candidat ayant une petite chance de passer au second tour devant Marine Le Pen.

Toutefois, nous appelons nos sœurs et frères de luttes à ne pas faire porter la responsabilité sur les uns et les autres en cas de victoire de Macron et/ou du fascisme.

Ce ne sera pas de la faute d’un abstentionniste ou d’une personne ayant voté pour un autre candidat si Le Pen, Zemmour, Pecresse et Macron totaliseront dimanche soir près de 65% des suffrages exprimés. Non, ce sera parce que près de 25 millions de Français auront voté pour ces quatre candidats réactionnaires, dont le président sortant arrivera sans doute en tête.

Que Macron puisse s’en tirer aussi facilement après un mandat aussi désastreux et que le RN fasse son meilleur score depuis le début de son existence (sans faire campagne) ne s’explique pas seulement par un soutien de la bourgeoisie et un rapport de forces qui nous est de facto défavorable. Cela révèle aussi nos limites.

En dépit d’un sursaut spectaculaire des mouvements sociaux ces dernières années, cet échec est collectif, assumons-en les responsabilités. Nous avons toutes et tous été incapables de matérialiser ces cinq dernières années de combat alors qu’elles témoignent toutes d’un désir d’autonomie des luttes.

En cinq ans, nous avons eu les Gilets Jaunes, des manifs monstres contre le racisme d’état, les violences policières et la surveillance globale, des marches pour le climat, pour le droit des femmes et des LGBTQI+ et une grève gigantesque qui a su mettre trois millions de personnes dans la rue lors du mouvement sur la réforme des retraites.

Des millions de personnes sont descendues dans la rue mais qu’en avons nous fait ? Nous autonomes, syndicalistes, membres ou non d’organisations politiques et du camp progressiste et révolutionnaire ? Rien, soyons francs.

La seule chose qui synthétise ces cinq ans en cette fin de mandat se termine ainsi logiquement par l »horizon d’un vote utile et par une division importante parmi ceux qui veulent renverser le système et luttent pour un monde plus juste.

Soyons francs et réalistes : c’est vraiment la merde.

Jamais on a autant reculé en si peu de temps sur tous les sujets qui nous ont mis dans la rue.

Jamais l’extrême-droite n’a été aussi forte dans l’hégémonie des discours. Son relais idéologique se retrouve dans des courants politiques allant jusqu’au centre-gauche, et l’extrême-droitisation de la Macronie est une victoire de taille pour elle.

Jamais dans l’époque contemporaine la répression envers le mouvement social n’a été aussi violente, comme en témoigne ces 20 000 blessés entre le début du mouvement GJ jusqu’à celui des retraites. Jamais autant d’activistes n’auront fini derrière les barreaux et été condamné(e)s.

Les GJ n’ont pas accouché d’une révolution, et pourtant, une contre révolution réactionnaire a réussi à s’installer tranquillement dans le pays.

Jamais les attaques envers notre camp n’auront été aussi fortes, et nous n’aurons jamais été aussi fragiles et dans l’incapacité de nous défendre, comme en témoignent les récentes dissolutions du CCIF, CRI, de Palestine Vaincra et du Groupe d’Action Antifasciste Lyon et environs et notre absence totale de réaction massive. L’absence d’intérêt suscité par les dernières manifestations contre l’extrême-droite est également significative.

Le pays apparaît de plus en plus divisé et même littéralement partitionné.

De notre côté on attend dimanche soir pour y voir plus clair, et évidemment, dès lors que la temporalité électorale se terminera et en fonction de ce que donne le résultat de ce scrutin, nous nous tiendrons prêts à nous investir dans la recomposition des luttes.

L’équipe de CND espère que vous tenez moralement le coup. Ne nous résignons pas. On a besoin de vous. On a besoin les uns des autres.

Quoi qu’il arrive, nous nous réveillerons le 11 avril, avec cette envie toujours indescriptible et puissante de nous retrouver, de nous enlacer, de battre le pavé et de passer nos prochaines années à pousser un nouveau gouvernement dans ses retranchements. Toujours dans la perspective la plus désirable qui soit : l’ascension du commun.

A bas le fascisme et la Macronie,
Nique la 5ème république et vive la France Communarde et révolutionnaire !

https://www.facebook.com/cerveauxnondisponibles/

2 Comments

  • D’abord
    Quel que soit le résultat (pas quelque)
    Détail important que cette erreur orthographique
    Vous etes dans l’a peu près dans votre rédactionnel et vos idées
    Complotisme, gilets jaunes, antivax, tous ces mouvements sont pilotés par les extrêmes et vos écrits en font partie
    Pour preuve, vous pratiquez la censure des commentaires qui ne vont pas dans le sens de vos idées réactionnaires et populistes

  • Heureusement que les reflexions sur la semantique n’ont jamais influé sur le résultat d’une election.Le fond du problème est que pour sortir de cette impasse il faudra faire de la campagne du premier tour des élections législatives,quel que fût le ou la
    president(e) élu(e) ,la campagne du 1 ier tour de l’election présidentielle qui n’a pu avoir lieu et profiter de cette dynamique du résultat du premier tour de la non election présidentielle.L’union populaire devra impulser le tempo pour Juin.Rien n’est perdu.

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